La constipation chronique peut avoir une incidence directe sur les symptômes d’incontinence urinaire.


Lien entre la constipation chronique et l’incontinence urinaire

Vous souffrez de constipation chronique si :

  • Vous éprouvez deux des symptômes suivants lorsque vous allez à la selle et que ceux-ci persistent pendant au moins 12 semaines (pas nécessairement consécutives) durant l’année :

    • Vous devez pousser de façon importante au moins 1 fois sur 4 ;

    • Vous avez des selles dures ou granuleuses au moins 1 fois sur 4 ;

    • Vous avez une sensation d’évacuation incomplète au moins 1 fois sur 4 ;

    • Vous avez une sensation de blocage au moins 1 fois sur 4 ;

    • Vous devez mettre un doigt dans le vagin ou l’anus pour vous aider à vidanger au moins 1 fois sur 4 ;

    • Vous allez à la selle moins de 3 fois par semaine.

La figure ci-dessous montre le cheminement pouvant mener de la constipation chronique à l’incontinence urinaire :

 

Les causes de la constipation associées aux habitudes de vie

  • Alimentation pauvre en fibres

  • Hydratation insuffisante

  • Sédentarité ou inactivité physique

  • Négligence dans les habitudes de défécation (notamment ignorer la sensation d’envie ou attendre trop longtemps avant d’aller aux toilettes)

 

Les astuces pour prévenir la constipation

  • Buvez suffisamment d’eau (au moins 1-1,5 litre par jour)

  • Portez attention à votre alimentation :

    • Ajoutez des fibres à votre régime alimentaire (voir le tableau ci-dessous). La quantité de fibres recommandée est de 21 g par jour. Toutefois, il est préférable d’augmenter progressivement votre consommation de fibres alimentaires afin d’éviter les flatulences et les ballonnements (augmenter d’environ 5 g par semaine, selon votre tolérance) ;

    • Ajoutez également des pruneaux et du jus de pruneau à votre alimentation. Cet aliment favorise le «péristaltisme intestinal», c’est-à-dire la progression des aliments dans le tube digestif permettant l’évacuation des selles.

 
 

Quantité de fibres contenue dans certains aliments

 
 
  • Pratiquez une activité physique de façon régulière. Afin de retirer tout le potentiel de l’effet de l’activité physique sur le péristaltisme intestinal, faites de l’activité physique après les repas.

Massage abdominal favorisant l’évacuation des selles

  • Massez vos intestins après chaque repas (voir la figure ci-dessous). Avec la paume de votre main, massez en profondeur votre abdomen 3 fois, en faisant des petits cercles :

    1. Commencez à la hauteur de la hanche droite en montant tranquillement jusqu’aux côtes droites (A-B)

    2. Répétez la première étape ci-dessous, puis, sans lever la main, continuez de masser des côtes droites vers les côtes gauche (A-B-C)

    3. Refaites la deuxième étape ci-dessous et, sans lever la main, poursuivez le massage depuis les côtes gauches en descendant jusqu’à la portion gauche du bassin (A-B-C-D).

 
 

Plusieurs médicaments, dont les anti-inflammatoires, ainsi que certains suppléments, comme le calcium et le fer, peuvent causer de la constipation. Vérifiez auprès de votre pharmacien ou de votre médecin si parmi vos ordonnances se trouvent des médicaments qui contribuent à la constipation et, le cas échéant, s’ils peuvent être cessés ou modifiés.

Si la constipation persiste malgré les approches non médicamenteuses décrites plus haut, la prise occasionnelle, ou sur une courte période, de laxatifs en vente libre, comme le docusate de sodium (Colace®) ou le senna (Senokot®)), peut s’avérer être utile. Si la constipation persiste malgré la prise occasionnelle de ces laxatifs, ou s’il devient nécessaire de les prendre chaque jour durant plusieurs semaines, il serait préférable de consulter un médecin ou un pharmacien pour ajuster le traitement.

De plus, afin d’éviter l’affaiblissement des muscles de votre plancher pelvien, il est également important de ne pas pousser en bloquant votre respiration lors de la défécation.

Pour faciliter l’évacuation des selles, attendez de ressentir l’envie d’aller à la selle d’abord. Puis, au moment opportun, adoptez une position adéquate (voir la figure ci-dessous).


La position et la technique de défécation

  • Aux toilettes, prévoyez un support pour les pieds d’environ 15 cm. Il peut s’agir d’un dictionnaire ou d’un escabeau pliant d’une seule marche. Une fois assis aux toilettes, posez vos pieds bien à plat sur ce support, afin que vos genoux soient plus hauts que vos hanches. Cette position imite la position accroupie, laquelle est la plus favorable à la vidange intestinale.

  • En gardant le dos droit, penchez-vous légèrement vers l’avant. Fermez votre poing, collez-le sur votre bouche, puis expirez dans votre poing fermé. Cette technique permet l’évacuation des selles sans pousser puisqu’elle crée une pression intra-abdominale optimale. Il est important de ne pas pousser en bloquant votre respiration afin d’éviter de provoquer une trop grande pression sur le périnée. Si vous n’arrivez pas à évacuer rapidement, n’insistez pas trop. Attendez plutôt de ressentir à nouveau le besoin d’aller à la selle.